L'équipage
Patrice
J’ai grandi dans un petit village au Québec où tout le monde se connaissait. Je rêvais toujours grand, parmi des gens qui rêvaient petit. Incapable de me satisfaire d’une vie routinière, très jeune, j’ai cherché à développer tout mon potentiel afin de réaliser mes rêves. Mon premier projet a été d’acheter une maison neuve à l’âge de 18 ans. J’ai travaillé d’arrache-pied pour y parvenir, mais rapidement, j’ai été désenchanté par ce rêve américain.
C’est là que j’ai réalisé que toutes les choses que je possédais m’obligeaient à travailler comme un fou pour réussir à me payer tous ces luxes. Après 15 ans à travailler dans le secteur de l’imprimerie et, par le fait même, à essayer de m’intégrer au système, j’ai pris la décision en 2013, à l’âge de 33 ans, de tout vendre et de quitter un mode de vie qui
ne me convenait pas.
Pour réfléchir à mon avenir, j’ai décidé de traverser le Canada à vélo d’est en ouest. À mon arrivée à Vancouver, j’ai compris que je voulais voyager et découvrir le monde.
Véronique
Dès mon jeune âge, la passion pour l’exploration a été éveillée par le voyage et le fait d’avoir grandi dans plusieurs endroits du Québec et de l’Ontario. Toutefois, pendant plus de 10 ans, j’ai plongé dans la routine métro-boulot-dodo pour atteindre le bonheur dont tout le monde parle. J’ai mis mes projets de voyage à long terme de côté pour me consacrer à la recherche d’une vie réussie telle que la société la décrit : un emploi stable, une belle maison, une famille et des enfants. À l’âge de 28 ans, j’ai atteint tous ces objectifs socialement valorisés ; un poste de superviseur en ressources humaines au gouvernement fédéral, 2 beaux enfants en santé, une maison neuve et même un chien pour compléter le portrait de famille.
Dans cette vie toujours pressée, j’ai tout de même pris le temps de faire de courts voyages, essentiels pour ma santé mentale. Ils étaient une bouffée d’air frais, me recentraient et me rechargeaient en énergie. En 2016, j’ai entrepris un voyage sac à dos en Thaïlande. Cette aventure m’a fait renaître, ouvrant mes yeux sur ma passion pour le voyage et mon désir de l’explorer à temps plein.
De retour au Québec, le blues du voyage s’est installé et la réalité m’a frappé de plein fouet : je ne pouvais plus continuer sur cette voie maintenant que je connaissais mon rêve ! J’ai transformé l’énergie négative du blues du voyage en une motivation inébranlable pour le concrétiser.
Pendant trois ans, j’ai dû faire des choix difficiles et des sacrifices considérables pour me rapprocher de mon rêve. J’ai dû me séparer, mettant de côté la possibilité d’avoir une famille. J’ai renoncé à vivre dans la nouvelle maison que j’avais fait construire quelques mois plus tôt. J’ai déménagé dans un petit appartement et annulé la location de ma voiture neuve pour prendre l’autobus chaque jour, dans le but d’économiser en vue de l’achat d’un voilier qui me permettrait de partir à l’aventure. Tous ces défis et sacrifices ont été le prix à payer pour réaliser mon rêve et finalement trouver le bonheur que je recherchais.
Nos matelots
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Amy
Au début de cette aventure, j’avais seulement neuf ans et je ne pouvais pas croire que ma mère se lançait dans cette incroyable aventure. Cependant, étant donné la confiance que je lui accordais, je me suis jointe à elle. Comme eux, je n’avais jamais fait de voile auparavant, à l’exception d’un camp d’été de deux semaines avant notre départ. J’ai vécu à bord du bateau à temps plein les trois premières années, ce qui m’a amené à faire mon école au bateau avec maman.
À l’âge de treize ans, j’ai pris la décision de retourner vivre sur terre, chez mon père. Maintenant, je fréquente l’école secondaire et ma meilleure amie habite juste à côté de chez moi. Cependant, je passe toujours mes étés sur le bateau et nous continuons d’explorer le monde ensemble durant mes vacances de l’école. À ce jour, j’ai exploré dix-huit pays. Mes deux préférés sont Aruba et les Bahamas. Quant à mes intérêts, j’aime écrire, jouer du piano et pratiquer l’apnée.
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Loik
En tant que plus jeune membre de l’équipage, j’ai la chance de grandir en explorant le monde qui m’entoure. J’ai nagé aux côtés de raies, de tortues et même de requins-nourrices. Ma passion pour la pêche s’est développée et je suis excellent pour repérer les poissons-lions. J’ai appris à nager dans les eaux turquoise des Bahamas, et récemment, j’ai appris à plonger en bouteille à San Andrés en Colombie.
Bien que je sois naturellement timide, ce voyage a été une véritable opportunité pour moi de sortir de ma coquille. Chaque nouvelle expérience me pousse à me surpasser et à gagner en confiance en moi. Malgré mon jeune âge, j’ai déjà eu l’occasion d’explorer huit pays et je passe tous mes étés à bord du voilier. Pendant l’année scolaire, je vis chez papa et je fréquente une école traditionnelle. Pendant mon temps libre, j’aime faire du parcours, explorer autant sur terre que sur l’eau et j’ai créé ma chaîne YouTube. Sur ma chaîne, je joue à des jeux vidéo comme Minecraft pour enseigner les trucs que je connais aux autres.
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Windy
La petite chienne salée s’est jointe à notre aventure quand
elle n’avait que 3 mois, ce qui signifie qu’elle ne connait rien de la vie terrestre ! Pour elle, vivre sur l’eau, faire de la voile, se balader en kayak ou en dinghy est chose normale. Nous l’avons adoptée à St-Augustine aux États-Unis pendant notre décente de l’Intracoastal. Elle a été sauvée par une policière qui a arrêté son propriétaire et retiré les 200 chiens qu’il détenait dans des conditions horribles, une véritable usine à chiens. Tous les chiens ont été placés dans des refuges, mais cette policière a décidé d’en accueillir 2 chez elle, dont Windy !Chaque jour, Windy nous fait rire, et c’est ainsi qu’est venue l’idée de lui consacrer un moment spécial dans les épisodes, le moment de
la chienne salée. Elle est affectueuse, hilarante, persévérante et incroyablement intelligente, et nous ne la troquerions pour rien au monde.